Kampala, 19 octobre, 2025 / 9:22 PM
Le 2 octobre, en la fête des Saints Anges Gardiens, le P. Stephen Syambi, qui avait été interdit de séjour en Afrique du Sud à la suite d’un problème de renouvellement de visa, a reçu un accueil chaleureux à la paroisse Notre-Dame du Perpétuel Secours et Saint Jude Thaddée de Naggulu, dans l’archidiocèse catholique de Kampala en Ouganda.
Près de trois mois s’étaient écoulés depuis son arrivée dans son archidiocèse natal, après avoir été contraint de quitter la paroisse Saint Ephraim d’Ikageng, dans le diocèse catholique de Klerksdorp (Afrique du Sud), où il servait comme curé.
Abattu et désorienté, le prêtre ougandais a retrouvé la chaleur de sa famille et le soutien réconfortant de Mgr Paul Ssemogerere, archevêque de Kampala, qui l’a accueilli avec bienveillance et lui a confié la mission d’assistant paroissial à Naggulu.
Dans une interview accordée à ACI Afrique, le P. Stephen a reconnu que ses premiers jours en Ouganda, après avoir été frappé d’une interdiction d’entrée en Afrique du Sud, avaient été difficiles.
« Je suis arrivé traumatisé et découragé, mais lorsque je suis arrivé chez ma sœur, elle m’a offert un toit avec son mari et leurs deux enfants. J’ai commencé à me sentir soutenu. Mes parents et toute ma famille m’ont aussi rassuré en me disant que mon retour en Ouganda n’était pas la fin de ma route », a-t-il déclaré le mardi 14 octobre.
« J’ai pu me reposer quelque temps avant de commencer à recevoir des appels de prêtres me demandant de les aider à célébrer la messe. Peu après, l’archevêque de Kampala et mon évêque d’Afrique du Sud ont commencé à collaborer pour m’affecter à un nouveau poste », a-t-il ajouté.
Le P. Stephen s’était rendu en Afrique du Sud en 2017 comme séminariste du diocèse de Klerksdorp. Il est parti ensuite au Kenya en 2019 pour achever ses études, avant de retourner en Afrique du Sud en 2021 pour son ordination diaconale et son incardination. Un an plus tard, il a été ordonné prêtre.
Pour ses études en Afrique du Sud, il avait obtenu un permis d’études de sept ans, valable jusqu’en 2024.
« Lorsque j’ai essayé de changer mon permis d’études en permis de travail, j’ai rencontré de nombreuses difficultés à cause des retards administratifs », a-t-il confié à ACI Afrique.
Selon lui, il a fallu plus d’un an pour obtenir une réponse du ministère sud-africain de l’Intérieur, et ce fut toujours un refus.
Le P. Stephen a finalement décidé de quitter l’Afrique du Sud, après l’échec des interventions des évêques catholiques du pays. Lors de son départ, il a été frappé d’une interdiction d’entrée de cinq ans pour « présence illégale » sur le territoire.
Dans son entretien du 14 octobre, le prêtre a révélé que Mgr Victor Hlolo Phalana, évêque de Klerksdorp, n’a jamais cessé d’intervenir pour tenter de faire lever cette interdiction. En attendant, l’évêque a demandé à l’archevêque de Kampala de lui trouver un apostolat temporaire.
« Mon soutien est venu de ma famille, de mes amis et du diocèse de Klerksdorp », a expliqué le P. Stephen. « Le diocèse est resté en contact avec moi, m’assurant qu’il faisait tout son possible pour que l’interdiction soit levée, tout en souhaitant que je puisse exercer un ministère en attendant. »
« J’ai fait une demande d’affectation pastorale à l’archevêque de Kampala, et l’évêque de Klerksdorp a également écrit pour exprimer son accord afin que je puisse servir ici pendant que nous cherchons une solution », a-t-il précisé.
Le prêtre a vu un signe providentiel dans le fait que sa nouvelle mission commence le jour de la fête des Anges Gardiens :
« Saint Josémaria disait qu’un prêtre a un ange gardien et un ange ministériel ; ce jour-là, j’ai vraiment senti que mes anges me soutenaient dans cette nouvelle mission. »
Concernant son adaptation à son nouveau poste, le P. Stephen explique :
« Ce n’est pas la même chose qu’à la paroisse Saint Ephraim. Les dynamiques sont différentes. La paroisse de Naggulu est aussi un sanctuaire national dédié à Saint Jude, donc c’est un lieu très animé. »
« Nous célébrons trois messes par jour, faisons des visites pastorales dans différentes institutions, et six messes le dimanche », a-t-il précisé. « J’ai dû m’impliquer immédiatement dans le travail. Je fais partie des trois prêtres qui assistent le curé. »
« J’aime vraiment être ici. C’est peut-être plus chargé qu’à Saint Ephraim, mais c’est un travail qui porte du fruit », a-t-il ajouté avec le sourire.
Le P. Stephen reconnaît toutefois que le détachement de sa communauté précédente a été douloureux :
« Au début, c’était difficile de quitter des gens que j’aimais et pour lesquels j’avais beaucoup d’affection. Mais heureusement, ils ont reçu un nouveau pasteur, et nous avons travaillé ensemble pour assurer une transition harmonieuse. »
Le prêtre dit avoir tiré plusieurs leçons de ses difficultés administratives :
« J’ai appris l’importance d’avoir un plan de secours et de comprendre les lois sur l’immigration. Même si l’Église est responsable d’assurer le statut légal de ses prêtres, c’est l’individu qui en subit les conséquences en cas de problème. »
(L'histoire continue ci-dessous)
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« Il faut toujours garder à l’esprit que, peu importe qui vous envoie dans un pays, c’est vous personnellement qui répondez devant les autorités de l’immigration », a-t-il ajouté. « Je conseille donc à mes confrères prêtres de toujours se mettre en règle afin d’éviter tout malentendu juridique. »
Le P. Stephen a expliqué avoir souhaité partager sa situation pour inspirer courage et espérance à ceux qui vivent des difficultés semblables, et pour corriger certaines idées fausses sur les visas des missionnaires.
« Certaines personnes ne comprennent pas pourquoi les prêtres obtiennent des permis de travail alors qu’ils n’ont pas de “travail” au sens classique du terme », a-t-il dit. « Être prêtre n’est pas un emploi, c’est une vocation. »
Il a également tenu à démentir les rumeurs selon lesquelles il aurait été abandonné par son diocèse en Afrique du Sud :
« Ce n’est pas vrai. Le diocèse m’a invité, il a soumis tous les documents nécessaires. Les autorités de l’immigration traitent avec des individus, pas avec des institutions. L’Église a fait sa part, la conférence épiscopale aussi. Même après mon départ, ils restent en contact avec moi pour s’assurer que je vais bien. »
« Mon évêque continue de me soutenir, même ici en Ouganda », a-t-il ajouté. « Je veux dire à tous ceux qui ont été touchés par mon histoire que je ne suis pas seul. Je fais toujours partie de l’Église, et je continue d’être accompagné par elle. »
En conclusion, le P. Stephen a exprimé sa profonde gratitude :
« Je remercie mon évêque Victor et le diocèse de Klerksdorp. Je remercie aussi l’archevêque de Kampala pour son accueil et pour m’avoir confié cette belle paroisse. »
Il a également remercié ACI Afrique :
« Merci d’avoir relayé mon histoire et de nous soutenir dans nos épreuves pour que nos voix soient entendues. »
« Je prie pour que mon témoignage apporte consolation à d’autres et incite les autorités d’immigration en Afrique du Sud à résoudre ces problèmes. Ce serait une bonne chose pour l’Église, car les prêtres sont nécessaires en Afrique du Sud », a-t-il conclu.
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